mercredi 10 décembre 2025

par BUTEL Nathalie

David BALDASSIN, soutiendra sa thèse le mercredi 10 décembre 2025 à 14h, dans la salle 007 du laboratoire i3S (Les Algorithmes, bât. Euclide B).

La thèse intitulée « étude de nouveaux protocoles de transport pour l'évolution de WebRTC » a été réalisée dans le pôle COMRED, sous la co-direction de Guillaume URVOY-KELLER et Dino LOPEZ PACHECO.

La présentation sera en français.

Résumé :  
L’essor des applications multimédias, telles que la visioconférence ou le streaming en temps réel, impose de nouveaux défis tant aux protocoles de transport sur Internet qu’à l’allocation ressources pour l’hébergement de ces services. WebRTC s’est imposé comme la solution de référence pour ces usages et sert de fil conducteur à l’ensemble de cette thèse. Dans une première partie, nous étudions l’intégration de WebRTC avec QUIC, un protocole de transport de nouvelle génération. Si initialement, QUIC se focalisait sur les flux élastiques initialement, des extensions récentes (mode datagramme) ont été proposées pour les flux multimédias. Cette intégration entre QUIC et WebRTC soulève des questions sur la gestion de la congestion et la qualité de service. Nous proposons une analyse expérimentale approfondie de l’interaction entre les mécanismes de contrôle de congestion de WebRTC (couche application) et ceux de QUIC (couche transport), dans des environnements contrôlés et sur Internet. Il en ressort que, dans la majorité des cas, le contrôle de congestion applicatif de WebRTC prévaut sur celui de QUIC, limitant l’impact des algorithmes de niveau transport. Toutefois, certains scénarios – notamment en mode stream ou avec des algorithmes sensibles à la latence – révèlent des opportunités d’optimisation, mais aussi des risques de dégradation. Dans une seconde partie de la thèse, l’attention se porte sur la virtualisation généralisée des infrastructures, qui pose la question de l’allocation efficace des ressources mémoire pour les applications temps réel. Dans un premier temps, nous évaluons l’impact des techniques de récupération dynamique de mémoire (ballooning et cgroups) sur les performances de machines virtuelles hébergeant des serveurs WebRTC. Puis nous proposons des heuristiques originales, fondées sur ces méthodes génériques et pouvant être adoptées en datacenter sans modification logicielle ou matérielle des machines virtuelles. Les résultats montrent qu’il est possible de réduire significativement la mémoire allouée sans compromettre la qualité de service, ouvrant la voie à une gestion plus efficiente des ressources dans les datacenters. Enfin, l’étude s’étend à des scénarios de visioconférence à grande échelle, avec une topologie en cascade de retransmetteurs (SFU) dans le cloud et prise en compte de l’impact énergétique des stratégies proposées.